Musique : Scarborough Fair. Interprété par la jeune et talentueuse Taryn Harbridge.
"Que notre Seigneur Jésus, lui qui récompense magnifiquement, vous donne le salaire de votre peine..."
Lettre de St François de Paule (1486)
Il arrive que les jardiniers entourent leurs bandes de culture de planches. En ce moment les planches ne sont pas disponibles. Confinement oblige. Et puis obtenir une planche de bois, c'est du travail, de l'énergie, et parfois elles sont traitées de manière suspecte. J'ai donc opté pour une solution dans un style plus naturel, ou plus archaïque, selon le point de vue. Des rondins en bois naturel feront l'affaire.
Au passage, on peut remarquer que les radis prétendus "de 18 jours" ne sont pas sortis. Le froid de ce petit retour hivernal qui nous est tombé dessus ces derniers jours en est certainement responsable.
Le cadre de gauche est planté de petits oignons, qui j'espère, deviendrons grands.
Le principe est simple. Les rondins sont assujettis par de petit piquets. La serpette est encore mise à contribution.
Ce pommier se met en fleur plus tardivement.
Les ronces et orties débroussaillées dans ce jardinet sont entassées le temps de faner au pied du pommier. Cela bloquera aussi la repousse des mauvaises herbes.
Beau mais avec une température glaciale pour ce début de printemps.
L'air lumineux et adouci appelle à jardiner.
Un truc que mon père m'avais enseigné dans mon enfance en vallée de Chevreuse et qui fonctionne bien ici aussi. Il ne faut pas jeter les pelures de pommes de terres à la poubelle, mais les réserver pour le jardin. Au pire elles compostent, au mieux, elles donnent de nouveaux plans !
L'automne dernier, je me suis fait une soupe. Voilà ce que donne une des pelures enterrées sans procédure particulière. Cette poignée de pelure m'a donné de nombreux plans ou semences de pommes de terres.
Détail.
Deux plans sont laissés en place, marqués par des tuteurs en bouleau blanc pour que je ne marche pas dessus par inadvertance. Les autres serviront ailleurs.
D'autres plans obtenus par la même "technique".
N.B. : il vaut mieux peler les patates avec un opinel. L'économe donne des pelures trop minces manquant de réserves, et les couteaux à dents abîment.
Je "butte" les plans en place; c'est à dire que je les entoure d'un petit tas de terre ou de terreau. Cela redresse les tiges et surtout cela augmente la production de tubercules.
On m'a parlé d'une autre technique. On utilise de vieux pneus. (J'imagine qu'avec des neufs cela fonctionne aussi, mais c'est plus cher.) Le petites pommes de terre sont mise sur la terre dans le pneu. quand elles grandissent, on rajoute du terreau, et si le climat est favorable, on doit même pouvoir empiler plusieurs pneus emplis de terreau, ce qui donnerait une bonne productivité. Le pneu noir emmagasinant la chaleur donnée par le soleil et retenant l'humidité.
Pour celui-ci, j'ajoute un peu de paillage.
En fait avec une poignée de pelures enterrées en automne, j'obtiens de quoi ensemencer 5 pneus. Dans tous, sauf celui de gauche, j'ai mis les semences de pomme de terre dans du compost. Le dernier, sans compost, servira de témoin pour évaluer l'efficacité de cet amendement.
Des petites pommes de terre du marché servent aussi de semences en pleine terre. au bont d'une semaine, elles commencent vaillamment à sortir quelques feuilles. un peu de pluie et elles vont s'épanouir.
lors d'un stage de greffage de pommier, j'ai ramassé tous les déchets de tailles, et je les ais enterrés le soir même. Apparemment, ces boutures ont des chances de prendre.
De la mâche se ré-séme spontanément chaque année.
un deuxième cadre d'oignons.
Hela est une fille; elle est donc sensible au bien-être et à l'esthétique. Elle m'a demandé : "quand vas-tu donc enlever ce vilain truc ? En plus il paraît que cela sert à prendre des bains. quelle horreur !" (C'est quand même une chatte.)
Je lui ai répondu :
Cela servira quand nous aurons des canards. Ils sont un peu comme des poules, mais ils mangent les limaces."
"Donc ils feront des poussins mignons à croquer ? C'est bon. Garde ton truc, mais installe le leur bien. Il faut qu'ils se sentent à l'aise."
Pas de traces de condensation dues au passage des avions. Le silence. S'il n'y avait pas tous ces drames, ces morts, ces souffrances, ces handicapes, et l'épuisement des soigneurs, ce confinement serait une expérience intéressante, agréable même, avec un renversement du niveau de confort entre les habitants des appartements urbains proches de toutes commodités, et les gens bizarres qui habitent de vielles bâtisses pleines de chats, d’araignées, de scolopendres, de courants d'airs, et dit on, de vieux fantômes.
